Après une journée sur Hunting Island*, Jean-Baptiste accompagné de Dominique et Sylvie (son papa et sa maman), posent leur valise dans un hôtel du côté de Beaufort pour un repos bien mérité (l'air marin, ça fatigue !). Je les y rejoins le soir même, dans la perspective, le lendemain, de faire la route tous ensemble vers Boone Hall Plantation au nord de Charleston.
*île magnifique de la Côte Est pour son incroyable plage de bois flottés, son lagon, son jolie petit phare, sa faune sauvage etc.
L'arrivée en voiture sur la plantation est grandiose ! Pour se rendre au coeur du domaine, nous prenons une grande allée bordée de majestueux chênes centenaires. Recouverts de mousses espagnoles, ils donnent à cet endroit un air à la fois magique et inquiétant. Après quelques centaines de mètres, nous apercevons l'immense manoir, puis les baraquements en briques des esclaves. En ce début de Septembre, le temps est au beau fixe. Soleil et chaleur humide complète ce tableau digne d'un film américain tourné à l'époque où l'exploitation cotonnière battait son plein. On imagine très bien le dur labeur des esclaves à travailler sur cette plantation. En plus du coton, on y a également cultivé du riz et des noix de pécan. A une époque, elle est aussi connue comme étant une des plus grandes briqueteries de Caroline du Sud. Aujourd'hui, elle est à la fois une place historique que l'on visite, une immense exploitation agricole ouverte au public, un lieu d'accueil de manifestations culturelles ou d'évènements privés, et un parc récréatif et éducatif à destination des enfants.
Au programme de notre visite (ticket $20/adulte) : le manoir et son jardin, le quartier des esclaves, une présentation de la culture Gullah, et enfin, un tour de la plantation en bus panoramique. On est impressionné par l'immensité du domaine. La balade en bus va nous confirmer l'étendue inifinie de cette propriété. La visite des "cabins" est aussi très intéressante. Chaque baraquement (8 au total) aborde un thème lié à l'histoire des noirs américains depuis la période de l'esclavagisme jusqu'à leur combat pour les droits civils. La partie la plus marquante de la visite est sans nulle doute le témoignage en direct de cette descendante d'esclave. Son récit, rythmé de chansons gospels, raconte la culture Gullah à travers ses souvenirs d'enfance. Sa grand-mère est le personnage principal de son histoire. Cette formidable conteuse réussit, l'espace d'un instant, à nous immerger dans cette culture directement transmise par son aïeule. On danse, on chante et on rit.
En fin de journée, pour JB et moi, c'est retour vers Augusta. Coïncidence ou pas, nous tombons sur notre premier champ de coton. Après une demi-heure d'observation attentive et de photos, nous continuons notre route... Quant aux parents à JB, ils profitent de leurs derniers jours sur le territoire américain pour reprendre la direction du Sud, destination Savannah.